En 2022, la Fondation ILYSE a lancé l’appel à projets « Nouvelles vocations professionnelles : En quoi les activités productives locales font-elles sens aujourd’hui ? ». L’objectif de la proposition était de réconcilier les activités de production locales avec les aspirations des travailleurs, qu’ils soient employés, demandeurs d’emploi ou en marge du marché du travail.
Parmi les projets candidats, Déclic Industrie a été retenu pour répondre à ces enjeux. Leur proposition : rapprocher les acteurs industriels et les prescripteurs à l’emploi pour une meilleure compréhension des attentes et des besoins de chacun.
Découvrez Déclic Industrie, à travers les témoignages de quelques-uns des nombreux acteurs ayant contribué au succès de ce dispositif.
Baptiste Dumas, Gérant de SIRAC : Depuis 15 ans, SIRAC travaille avec le secteur industriel, à travers son dispositif MODEL, Mobilité Détachement Local, et nous avons constaté auprès des dirigeants industriels qu’il y avait une forte pénurie de main d’œuvre, bien sûr, comme partout, mais une vraie méconnaissance de ces dirigeants des acteurs de l’emploi, mais aussi des acteurs de l’emploi vers le secteur industriel.
Lorsqu’il y a eu la mise en place et le lancement du dispositif Déclic Industrie par la Fondation ILYSE, on y a vu réellement une opportunité de créer des alliances avec des acteurs pour, finalement, rapprocher ces deux mondes qui se connaissent mal. Le monde de l’emploi d’une part, et le monde industriel d’autre part. Donc, on y est allé vraiment avec enthousiasme et je crois que, grâce au projet Déclic Industrie, on a pu mettre en œuvre une nouvelle dynamique, un nouveau partenariat, c’est vraiment un beau projet.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Déclic Industrie vise à créer la rencontre entre les personnes qui accompagnent à l’emploi et les industriels du territoire. Par des actions à caractère immersif, elle permet à ces différents acteurs de découvrir conjointement la réalité de leur terrain et de partager leur vision concernant l’emploi.
Le dispositif Déclic Industrie se déploie sur le Rhône où il est coordonné par SIRAC, mais aussi sur la Loire où il est coordonné par le club Gier. Il s’appuie sur un écosystème partenarial assez large qui comprend des organismes de formation tels que l’AFPA et l’AFPI, des clubs d’entreprises, l’AIRM, le crépi, et des collectifs de Structures d’Insertion par l’Activité Économique que sont Repères Loire et Repères Métropole. Chacun de ces acteurs met en œuvre une action au sein du dispositif.
Delphine Gréco, Déléguée Générale de la Fondation ILYSE : Le projet Déclic Industrie a un objectif global, c’est d’arriver à faire converger les visions des prescripteurs à la reconversion professionnelle et des industriels au niveau local. Leur vision de qu’est-ce qui constitue finalement les atouts de notre industrie pour des personnes en reconversion ?
Et donc, Déclic Industrie déploie aujourd’hui deux types de programmes. Un programme qui va adresser les prescripteurs. Un programme qui va adresser les industriels. Et, en phase finale, d’arriver à faire travailler ces deux typologies d’acteur absolument essentiel sur comment on fait pour permettre à des gens en reconversion de considérer de manière très sérieuse et constructive l’industrie locale pour leur suite de carrière.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Repères Métropole emmène plusieurs fois par an les industriels visiter les Structures d’Insertion par l’Activité Économique. Les salariés qui sont dans ces structures, au bout de 2 ans, vont rejoindre le marché de l’emploi ordinaire. Et on est convaincu qu’ils peuvent représenter un vivier de candidats potentiels pour l’industrie.
Nadhir Guécham, Chargé de Relations Entreprises Repères Métropole : Une visite type dans le cadre de Déclic pour aller visiter une entreprise d’insertion avec Repères Métropole, ça se passe de manière assez simple. Tout d’abord, on accueille les industriels dans une entreprise d’insertion. L’entreprise d’insertion fait une petite présentation assez succincte de qui ils sont, de leurs chiffres clés. Ensuite, on enfile nos EPI et on va à l’atelier. C’est à ce moment-là où l’on visite vraiment le métier concret de l’entreprise.
À ce moment-là, les industriels, ils ont beaucoup de questions sur les techniques, les compétences transférables… ça leur permet vraiment de visualiser concrètement ce qu’on fait dans une entreprise d’insertion. Après, il y a un petit temps où on échange entre responsables d’équipe et recruteurs industriels, ça permet de s’échanger des bonnes pratiques, créer des ponts entre deux mondes qui sont vraiment pas si éloignés au final.
Et, dans un dernier temps, des candidats potentiels, donc des personnes qui travaillent en entreprise d’insertion, nous rejoignent. Et à ce moment-là, ils peuvent et elles peuvent rencontrer des recruteurs et des recruteuses, pour potentiellement faire une continuité de parcours avec eux ou elles.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : A l’issue de ces rencontres, certains nous font part encore du décalage entre ces profils et leurs attendus. Et, pour d’autres, ils ont fait une rencontre déterminante d’un futur collaborateur et c’est plutôt chouette d’être témoin de ces belles histoires. Ils ont décelé en eux une personnalité, ils ont décelé la possibilité de la transférabilité de leurs compétences et aussi détecter leur capacité à apprendre toujours plus.
Audrey Chevalier, Responsable RH ALT ECO : Chez ALT ECO, on fait du reconditionnement de produits informatiques et, aujourd’hui, on est en fort développement. C’est pour ça que je suis venue visiter cette entreprise dans laquelle il pourrait y avoir des compétences transférables du fait qu’on fait du reconditionnement de vélo ici. Les motivations ? C’est dans l’ADN de l’entreprise. On est dans le reconditionnement, mais aussi dans l’inclusion. Et avoir des partenariats avec les entreprises d’insertion nous correspond totalement.
Nadhir Guécham, Chargé de Relations Entreprises Repères Métropole : Suite aux visites de SIAE, souvent, les industriels reviennent vers moi en me disant « ah, bon, ben, finalement, je vois qu’il y a plein de compétences qui sont transférables ! Ah, mais vous avez plein de profils qui sont employables ! »
Donc, la réponse est : oui ! Dans les entreprises d’insertion, nos candidats apprennent un métier, sont formés et sont accompagnés. Donc, oui, dans une entreprise d’insertion, on développe beaucoup de compétences, et des compétences transférables au milieu de l’industrie.
Dorian Berthier & Simon Besnard, Fondateurs de Satisfix : Nous, chez Satisfix, on fait de la réparation et du reconditionnement d’appareils électroménagers. On a un atelier à Décines-Charpieu. Et donc, on cherche à recruter des personnes qu’on forme ensuite au métier de l’électroménager. Et donc, pour nous, l’insertion est vraiment l’idéal pour pouvoir trouver des
profils qu’on aurait sûrement pas eu l’occasion de rencontrer en direct.
Et aujourd’hui, suite à la visite du jour chez Vélogik, et bien ça a simplement confirmé nos intuitions et on se voit tout à fait accueillir une personne dans un premier temps pour un stage. Et puis ensuite, peut-être, sur un contrat d’embauche.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Le ZI Tour est une action originale, animée par l’AIRM, qui est l’association des entreprises situées sur la zone de Meyzieu, Jonage et Pusignan. Le ZI Tour, c’est tous les mois une visite commentée en bus de la zone industrielle. Elle dure 2 heures, elle est ouverte aux prescripteurs de l’emploi, mais aussi à d’autres types de public.
Marie Buffin, Directrice de l’AIRM : Déclic industrie a pour objectif de rapprocher les prescripteurs de l’emploi de l’industrie. À l’AIRM, on a cette connaissance des industriels et cette proximité. Et surtout, on a un outil qui consiste à faire visiter la zone en bus, avec des films et des commentaires, et qui est approprié à une visite pour un grand nombre de personnes. Et, pendant 2 heures, au micro, je vais présenter les entreprises parce que mine de rien, on voit bien, de l’extérieur, la taille, ce qu’elles font, il y a des choses sur le parking, il y a des logos… Et je vais rajouter à ça, le nombre de salariés, l’activité, les horaires de travail, l’ambiance quand je la connais… et surtout, un film pour 11 entreprises.
On a fait tourner des films qui ont été financés à l’époque par la DDETS. Des films où c’est un salarié qui présente son métier en disant comment il est arrivé là, quelles études il a fait s’il en a fait, ce qui lui plaît dans son métier, ce qu’il fait… ça permet de donner à voir le milieu de travail, l’ambiance aussi de l’entreprise. Mais c’est une approche locale qui donne aussi à voir où sont les entreprises, comment elles sont concentrées, comment elles sont accessibles par rapport au tram, aux bus… et donc, la mobilité a une place importante dans le ZI Tour.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Alors, en descendant du bus, ce que les personnes nous rapportent le plus fréquemment c’est d’abord leur étonnement. Leur étonnement de voir autant d’entreprises présentes sur cette zone et de prendre la mesure de la diversité des secteurs qui sont représentés.
La deuxième chose, c’est que souvent ça ébranle leur croyance. Celle qui dit que pour intégrer l’industrie, il faut avoir un haut niveau de qualification. Or, elles découvrent des métiers qui sont accessibles à des personnes peu qualifiées. Et enfin, elles sont plutôt satisfaites de repartir avec des pistes concrètes d’entreprises vers lesquelles elles vont pouvoir orienter les personnes qu’elles accompagnent.
Evelyne Bourdelaix, Chargée de projet Mission Locale de Meyzieu : Le ZI Tour est l’occasion de pouvoir proposer aux jeunes qu’on accompagne et qui sont dans une dynamique d’emploi de pouvoir se repérer et mieux connaître leur tissus économique et industriel de leur secteur, tel que Meyzieu, et puis d’avoir toute une vision du panel des entreprises qui sont une force économique pour la région. Ainsi que les offres qui sont proposées.
Marie Buffin, Directrice de l’AIRM : Il y a un fossé aujourd’hui entre le monde de l’insertion, de l’emploi, et le monde économique, on le sait. Et travailler ensemble, ça nous permet d’ajuster nos visions l’un de l’autre, d’ajuster nos façons de travailler… on a évolué pendant cette année et demie de Déclic sur notre façon de faire.
Et notre objectif, c’est de continuer à trouver des financements pour continuer cette action qui est bénéfique aux prescripteurs, mais aussi aux candidats et également aux collégiens parce que le ZI Tour peut être utile pour toutes ces personnes.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Dans le « Vis ma vie en Industrie » à l’AFPA, les prescripteurs de l’emploi sont invités à se mettre à la place d’un candidat qui postule pour entrer en formation sur un métier de l’industrie. Donc ils passent toutes les étapes du recrutement en version accélérée et ils visitent les plateaux techniques de l’AFPA. Pour certains, c’est l’occasion, pour la première fois, de pénétrer dans les locaux de ce centre de formation.
Mickaël Chiry, Chargé de recrutement et d’accompagnement AFPA : Alors, le rôle de l’AFPA dans le projet Déclic Industrie, c’est de faire connaître l’industrie, qu’est-ce que l’industrie ? Et, du coup, le but, c’est de faire un « Vis ma vie » où on va recevoir des prescripteurs.
Et on va les recevoir sur une journée type de recrutement. On va leur présenter les formations, les métiers, les attendus, les prérequis… Donc là, il y a vraiment une présentation globale de la journée.
Ensuite, on enchaîne avec la visite des plateaux techniques. Et sur ces plateaux techniques, ils vont rencontrer les formateurs. Donc les formateurs, par exemple en industrie, sur des métiers Conducteur d’appareils de l’industrie chimique ou de la maintenance industrielle. Et ils vont pouvoir échanger avec les formateurs, donc se faire une idée et un peu déconstruire tous les préjugés. Par exemple, on peut se dire que c’est sale, alors que pas du tout, c’est ultra propre. La chimie, c’est quelque chose de très propre.
Également, se dire qu’il y a une certaine mixité. On met des choses en place pour la mixité. Donc, il n’y a pas de formation uniquement pour hommes ou pour femmes, c’est mixte, c’est accessible à tout le monde. Il n’y a pas de notion d’âge également.
Après, on va enchaîner avec la partie questionnaire. Donc, les prescripteurs, ils vont voir les différents questionnaires et ils seront à même d’en parler aux demandeurs d’emploi. Et donc, ça va permettre de déstresser ces demandeurs d’emploi avant de venir sur une journée de recrutement vu qu’ils auront été informés préalablement.
Et, troisième partie de journée : entretien. Et donc, là, j’explique comment se passe un entretien à l’AFPA, les motivations, le projet, est-ce que la personne a fait des enquêtes métier, est-ce que la personne elle s’est renseignée sur ce métier, est-ce qu’elle connaît le métier, les conditions de travail…
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Lorsqu’ils repartent, les participants se disent rassurés. Ils se sentent plus à même de pouvoir positionner à bon escient les publics qu’ils accompagnent sur ce type de formation. La deuxième chose, c’est qu’ils se sentent enrichis parce qu’ils ont découvert un nouveau métier, ils en ont compris les contraintes et ils ont aussi découvert, à travers la visite des plateaux techniques, des environnements industriels. Et enfin, ils sont assez satisfaits d’avoir désormais un contact privilégié avec un recruteur de l’AFPA avec qui, par la suite, si besoin ils pourront échanger.
Xavier Mercader, Chargé de mission Industrie MMIE : C’est d’autant plus intéressant de rentrer dans ce type de centre de formation puisqu’on peut visualiser des plateaux techniques. Et ça, ce côté visuel, et de contexte de travail, qui est aussi quand même intéressant à voir. Et puis, il y a toute la partie discussion sur le process de sélection du centre du formation, d’échanges avec les formateurs, avec le centre de formation d’une manière générale… pour mieux comprendre les prérequis, les attendus…
Agnès Genesté, Conseillère en Insertion Professionnelle CEFI Bron : Cette matinée à l’AFPA a été fort intéressante. Nous avons eu la présentation des parcours de formation pour les métiers de l’industrie. Nous avons aussi fait les plateaux techniques de l’AFPA, ce qui permet d’avoir une vision très concrète de ces formations, afin de les proposer à nos candidats.
Nous avons eu un échange très intéressant avec le coordinateur de formation, il nous a bien expliqués les prérequis, les différents types de financement, l’insertion professionnelle à l’issue de ces formations… C’était vraiment très complet et c’est un très bel outil de présentation pour les formations dans l’industrie.
Mickaël Chiry, Chargé de recrutement et d’accompagnement AFPA : Le but, c’est un peu de déconstruire toutes les idées sur l’industrie, se dire qu’il y a du travail, que les conditions de travail sont agréables, que le salaire, ça peut être un salaire élevé et limiter tous ces freins.
Ferreol Palau, Directeur de l’agence France Travail Vénissieux : Alors, pour moi, ce qui fait que Déclic Industrie est un dispositif efficace, c’est tout d’abord le fait d’aller vers les entreprises. En allant vers les entreprises, on démontre aux industriels que la question de l’emploi, la question de la pénurie de candidats qu’ils peuvent subir depuis plusieurs années est vraiment prise à bras le corps et on va vers eux en termes de porteurs de solutions. On va vers eux en termes d’appui à une construction d’image positive de l’industrie qu’on essaie de générer depuis plusieurs années.
Et, deuxièmement, ce qui m’intéresse beaucoup dans ce dispositif, c’est qu’il permet d’acculturer les prescripteurs aux métiers de l’industrie, de bien les connaître et de les connaître de l’intérieur. Une fois qu’on l’a expérimenté, il est beaucoup plus facile, après, d’accompagner les candidats et puis d’être en capacité aussi de lever certaines barrières, certains freins liés à la représentation des métiers.
Delphine Gréco, Déléguée Générale de la Fondation ILYSE : On peut vraiment saluer, à un an, le fait que tout a été mis en place, parce que l’ambition était importante au départ.
Et on voit au bout d’un an que les promesses de Déclic Industrie ont pu être tenues. L’enjeu maintenant, en année 2, ça va être de maintenir cette programmation, cette régularité, et de faire converger davantage à la fois les prescripteurs et les industriels à travailler en proximité autour de qu’est-ce qui fonde ces atouts de l’industrie locale pour ces publics en reconversion.
Anne Merle, Chargée de projet SIRAC Coordinatrice Rhône Déclic Industrie : Après un peu plus d’un an de déploiement de ce dispositif, nous sommes plutôt satisfaits de la mobilisation et des résultats. En tout cas, sur le département du Rhône, on a 120 prescripteurs et 50 industriels qui ont osé la rencontre et qui ont remis en cause éventuellement leur vision quant à l’industrie ou les personnes éloignées de l’emploi. Ces premiers résultats nous encouragent à poursuivre et à amplifier notre action afin que davantage d’industriels et de prescripteurs puissent en bénéficier.
Chez SIRAC, nous souhaitons mobiliser notre expertise en matière de Mise à Disposition de Personnel dans ce contexte. Nous sommes convaincus que cette démarche qui crée la confiance et qui offre de la flexibilité peut être un atout pour favoriser les reconversions professionnelles dans l’industrie.
Anne MERLE, Coordinatrice Rhône Déclic Industrie, se tient à votre disposition pour échanger sur les différents parcours. Accédez au formulaire de contact en cliquant sur l’image ci-dessous !
Vous souhaitez avoir plus d’informations sur le travail à temps partagé ou nous faire part d’un besoin ? Laissez-nous un message via le formulaire de contact. Nous reviendrons vers vous dans les plus brefs délais.